• À la rencontre le Quang Gánh, un outil magique qui porte l'âme vietnamienne
  • À la rencontre le Quang Gánh, un outil magique qui porte l'âme vietnamienne

  • Mis à jour le 13 Dec, 2023       Par: Phuong Mai NGUYEN

Lors d'un voyage au Vietnam, vous avez sûrement aperçu des femmes portant une perche de bambou sur leur épaule, avec deux paniers remplis de produits différents suspendus à ses extrémités. En vietnamien, on l'appelle “Quang Gánh”. 

Depuis longtemps, le “Quang Gánh” est un objet très familier dans la culture vietnamienne et est associé à l'image de la femme assidue du Vietnam. Cet outil facilite le transport de marchandises et permet d'en transporter une plus grande quantité par transport. Personne ne peut dire exactement le moment où le “Quang Gánh" a fait sa première apparition au Vietnam, mais il est sans aucun doute un produit créatif des habitants du pays du bambou. Dans le passé, lorsqu'il n'y avait pas de support de machines et d'outils avancés, les agriculteurs devaient faire preuve de créativité dans le processus de travail afin d’accroître l'efficacité. Le “Quang Gánh” est l'une des œuvres inventives qu'ils ont conçu. 

Le Quang Gánh ( joug en bambou)

Le Quang Gánh ( joug en bambou) a fait son apparition au Vietnam depuis très longtemps

Un ensemble de “Quang Gánh” se compose d'un poteau en bambou, appelé “Đòn Gánh” en vietnamien, de deux cadres en bambou ou parfois en rotin et même de fils d'acier retenant deux paniers (thúng) qui peuvent également être fabriqués à partir de matériaux différents. 

Bien que le poteau d’épaule semble simplement confectionné à partir de bambou, en réalité, il doit passer par de nombreuses étapes et nécessite beaucoup de temps et d'efforts. Il est extrêmement important de sélectionner le bon bambou pour le fabriquer. Seuls des bambous très vieux, exempts d'insectes et dotés de nœuds de même longueur, sont choisis pour fabriquer des Đòn Gánh de bonne qualité. Pour augmenter sa résistance et dissuader les termites,  le bambou sélectionné sera trempé dans l'eau pendant deux mois puis séché et fumé. Chaque canne de bambou sera ensuite fendue en deux, puis coupée et pliée droit pour former un poteau d'épaule. 

Les gens s’abstiennent de poteaux d’épaule comportant un nombre pair de nœuds et de ceux qui est voilés. Les Vietnamiens croient que si un poteau a un nombre pair de nœuds, il ne rapporte aucune bonne fortune en matière de commerce ou de vente. Un poteau voilé, non seulement fait mal lorsqu'il écrase l'épaule, mais il amène également le porteur à rencontrer de mauvaises fortunes.

Une vendeuse de rue

Une vendeuse de rue qui vend des repas

Mais pourquoi du bambou pour le poteau? Pourquoi les Vietnamiens l’utilisent-ils si fidèlement, au fil des siècles, en faisant un héritage irremplaçable ? (Bien sûr, le transport en véhicule est une autre histoire). 

La première raison pourrait être que le bambou est le matériau le plus abondant pour fabriquer des poteaux, car on le trouvait autrefois facilement partout au Vietnam. La deuxième raison, le bambou présent les caractéristiques d’être durable, flexible, élastique, robuste et très léger, que ne possèdent pas d’autres matériaux. 

Les étrangers venant au Vietnam sont étonnés de voir de petites femmes portant du "Quang Gánh" chargé d'objets encombrants et ne peuvent s'empêcher de se demander comment ces femmes peuvent y parvenir. Face à cette question, les résultats d'une étude publiée en janvier 2020 par une équipe de recherche ont montré que le transport d'objets lourds sur des poteaux en bambou peut permettre au porteur d'économiser jusqu'à 20 % d'énergie par rapport à l'utilisation de poteaux durs fabriqués à partir d'autres matériaux.  

Une vieille vendeuse de rue et son joug

Une vieille vendeuse de rue et son joug

Le poteau répartit le poids uniformément pour un transport plus facile. Tout le monde pense que le "Quang Gánh" est simple à utiliser lorsqu'il le voit pour la première fois, mais pour le porter proprement, les porteurs doivent prendre un certain temps pour s'y habituer et encore plus du temps pour apprendre la bonne technique, de la façon de marcher jusqu'à la manière de placement précise du poteau afin de maîtriser le "Quang Gánh". L'épaule du porteur doit être positionnée au centre du poteau et le poids doit être réparti également entre les deux extrémités pour maintenir l'équilibre et permettre un mouvement facile. 

On rencontre principalement du “Quang Gánh” sur l'épaule des vendeurs de rue, avec les paniers remplis de toutes sortes de produits, tels que des fruits, des confiseries, du cốm (riz gluant vert), ou même de la soupe de nouilles et du porridge. Cependant, cet outil robuste et durable joue également un rôle dans l’agriculture et dans d’autres domaines de la vie vietnamienne. Au fond, tant que les deux extrimetés ont les bons poids, il n’y a rien qui ne puisse être porter par le “Quang Gánh”.   

une femme transporte tous ses propriétés sur le Quang Ganh

Une femme transporte tous ses propriétés sur le Quang Gánh

Des femmes transportent l'eau d'un étang à l'aide du Quang Ganh

Des femmes transportent l'eau d'un étang à l'aide du Quang Gánh

Le Quang Gánh dans la vie agricultural

Le Quang Gánh dans la vie agricultural

De nos jours, le "Quang Gánh" sert également d'élement de décoration ou de présentation de nourriture dans plusieurs restaurants vietnamiens, dans une version plus petite bien sûr. 

 Des Quang Gánh dans un resto vietnamien

Des Quang Gánh dans un resto vietnamien

Les objets transportés par le "Quang Gánh" ne sont pas simplement des marchandises et de simples délices, mais aussi les souvenirs et l'enfance de nombreuses générations de Vietnamiens, renfermant en eux la culture, l'âme et l'essence du Vietnam.  Bien que la vie se soit développée avec la présence de nombreux autres moyens de transport, le “Quang Gánh" apparaît toujours dans les rues comme une beauté rustique du travail de la vie quotidienne. Autrement dit, en préservant l’essence de la culture vietnamienne, il est toujours en mission.

Le Quang Gánh dans la vie quotidien

Avez-vous déjà essayé de porter le "Quang Gánh" ?
 

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Phuong Mai NGUYEN est profondément passionnée par la culture vietnamienne. Son désir ardent est que chaque visiteur découvrant le Vietnam puisse percevoir une image authentique et nuancée de ce magnifique pays. Pour elle, chaque touriste voyageant au Vietnam est un ami du pays et aussi son ami. Elle s'efforce toujours de leur montrer que le Vietnam offre bien plus que les clichés habituels comme le phở, le bánh mì ou les souvenirs de guerre.

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