
Les femmes vietnamiennes du 19e siècle sous l'œil d’un photographe français
- Mis à jour le 25 Jul, 2024 Par: Ngoc Tu DINH
De riches annamites portent des ao dai à cinq tissus, les mandarins ont de longs ongles... à travers les photographies datant du 19e siècle du français Pierre Dieulefils.
Pierre Dieulefils (1862 - 1937) est né en France et a déménagé en Indochine en 1885. Deux ans plus tard, il est démis de ses fonctions pour rentrer en France. En 1888, il est retourné au Tonkin et s’est tourné vers le travail de photographe. En 1909, il a rassemblé des photos sur l'Indochine et publié un livre photo intitulé « Indochine Pittoresque & Monumentale: Annam-Tonkin ». L'œuvre lui vaut une médaille d'or à l’Exposition universelle de Bruxelles en 1910.
Les photos de Pierre, prises en 1885, représentant la vie et les activités des femmes vietnamiennes sont actuellement devenues une ressource précieuse.
Les femmes de Cochinchine (le sud) à la fin du 19e siècle préféraient porter un ao dai à cinq pans combiné avec des colliers, a dit le designer Si Hoang, fondateur du musée de l’Ao dai. Ce costume se compose de deux pans cousus ensemble pour former le corps « avant ». Les quatre pans extérieurs de l’ao dai représentent, selon la tradition, les parents et les proches, le cinquième pan représente alors le porteur. Cette tenue a toujours de cinq boutons.
Un repas des femmes à Cochinchine. Les femmes urbaines, travaillant très peu, portent souvent l'ao dai pour se distinguer avec la classe ouvrière pauvre. L’utilisation de la tunique à cinq pans durera jusqu'au début du XXe siècle, avant d'être progressivement remplacée par l’Ao dai Le Mur avec de nombreux détails européanisés, créé par le peintre Cat Tuong.
Un notable de Cochinchine aux longs ongles. La pratique de garder les ongles si long qu'ils sont recroquevillés vient de l'idée qu'une personne noble ne travaille rien. Le travail est réservé aux pauvres et médiocres. Certains intellectuels confucéens ont également déclaré que leurs corps, donnés par le Créateur et par leurs parents, doivent préserver tout ce qu'ils peuvent.
Des chinois plumeurs de canard à Cho Lon.
Cho Lon a été formé du 17e au 19e siècle dès l’installation de la communauté chinoise au sud du pays. A la colonisation française, Cho Lon était une ville séparée de Saïgon avant d'être fusionnée en 1956. Aujourd'hui, la région de Cholon correspond aux districts 5 et 6 de Ho Chi Minh-ville.
L’enterrement d’un riche annamite.
Un père et son fils dans une famille au Tonkin (nord du Vietnam). Les hommes à cette période préféraient l’ao dai masculin, portant le turban lors des occasions importantes: mariage, funérailles, sacrifice. Le col de ce tunique est droit, formant un motif circulaire, les cinq boutons en ivoire, en os (or, argent, cuivre, selon la fortune) sont cousus à partir du col (un bouton), jusqu'à la clavicule droite (un bouton), les trois boutons restants sont également mis le long de la côte droite.
Une famille de mandarins au Tonkin.
Les anciens mandarins tonkinois voyageaient souvent à cheval, avec des parasols accompagnant un cortège.
Le roi Duy Tan se tenait parmi ses gardes à la citadelle royale de Hue. Son vrai nom est Nguyen Phuc Vinh San et il a été couronné à l'âge de sept ans. Malgré son âge, il se montrait toujours sa confiance en soi devant les Occidentaux. Recevant le gouverneur général d'Indochine et le résident supérieur d'Annam, il parle directement en français. Son nom Duy Tan qui signifie en vietnamien la réforme.
Les jeunes femmes (à droite) et les femmes appartiennent à une minorité ethnique de Lolo dans la région frontalière du nord, tout près de la province du Yunnan (Chine). Les femmes Lolo utilisent souvent des turbans enveloppées en couches sur leur tête. Ces turbans sont décorées de motifs floraux et colorés. Leur tenue vestimentaire se compose généralement de manches longues.
Des Tho à Dong Dang, Lang Son.
Ces photos de la vie des femmes vietnamiennes du dernier siècle sont clairement la référence la plus utile à l’étude de la culture vietnamienne. Dieulefils avait en effet son studio photographique à Hanoï et a beaucoup voyagé dans toute l'Indochine. Son talent représente dans de grandes photographies des peuples autochtones, des sites magnifiques, des temples locaux et de l'architecture, des fumeurs d'opium, des minorités ethniques ou des Montagnards.
Photos : Pierre Dieulefils
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