Rencontrez les minorités ethniques du Cambodge
- Mis à jour le 24 Jul, 2024 Par: Rivière
Si 90 % des Cambodgiens sont des Khmers, ce qui ferait de ce pays l'un des plus ethniquement "purs" de l'Asie du Sud-Est, le Cambodge abrite plusieurs minorités ethniques qui participent à la richesse culturelle et humaine du royaume.
Les Vietnamiens
Les Vietnamiens, au nombre de 814 000 individus, sont la plus importante minorité ethnique du Cambodge, représentant plus de 4 % de la population. L’installation des Vietnamiens au Cambodge remonte au début du XVIIème siècle avec notamment de nombreux pêcheurs, premiers immigrants vietnamiens, venus s’installer sur les rives du lac Tonlé Sap. La migration au Cambodge de Vietnamiens a été encouragée par le régime colonial français comme ouvriers dans les plantations d'hévéa ou comme employés dans l'administration coloniale.
Après l’indépendance du Cambodge proclamée en 1953 puis la guerre civile du début des années 70 et la prise du pouvoir par les Khmer rouges en 1975, la population d’origine vietnamienne au Cambodge a subi de nombreuses exactions de la part du régime de Pol Pot par le biais de déportations et d’exécutions. Les biens étaient confisqués aux survivants dont leurs certificats de naissance et tous documents prouvant leur citoyenneté cambodgienne. Le gouvernement tente aujourd’hui de régulariser leur situation et d’effacer ce sentiment d’être apatride.
Les Cham
Avec une population d’environ 300.000 personnes, qui représentent plus de 2% de la population totale, les Cham sont la troisième minorité ethnique du Cambodge. Peuple initialement brahmaniste et hindouiste, les Cham se sont convertis à l’Islam au contact de marchands javanais et malais entre la fin du XVIème siècle et le XVIIème siècle. Les Cham sont l’un des plus anciens groupes ethniques d’Asie du Sud-Est. Le littoral du centre du Vietnam contemporain fut le berceau de la civilisation cham du IVème au XIIIème siècle. Plusieurs conflits réduisèrent peu à peu le territoire cham à un peau de chagrin et l'empereur du Dai Viet Lê Thanh Tông leur infligea une défaite fatale en 1471. Plusieurs vestiges archéologiques disséminés sur la côte centrale vietnamienne, dont le site de My Son classé à l’UNESCO, et l’excellent musée des arts cham à Danang témoignent du génie artistique de cette brillante civilisation.
Les Cham au Cambodge sont composés de deux groupes : le premier est composé d’immigrés vietnamiens venus au Cambodge entre le XVIème et le XIXème siècle alors que le second est issue d’une immigration survenue entre les XIVème et XVème siècles en provenance d’Indonésie et de Malaisie. Les Cham vivent en société matriarcale et matrilinéaire, aux coutumes bien différentes de celles des musulmans du Moyen Orient qui les considèrent comme des marginaux. Les vivent de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage du poisson et des crevettes, du tissage du coton et de la soie. Durant l’atroce régime des Khmers rouges près de 100 000 Chams furent exécutés. Aujourd’hui, les Cham vivent au nord de Phnom Penh, dans la région de Kompong Cham et dans les environs de Kampot. Les villages cham se distinguent par la présence de mosquées et en les traversant vous pourrez observer que les femmes portent le voile.
Les Chinois
Avec un peu plus de 200 000 individus, les Chinois représentent environ 2 % de la population du Cambodge. La présence chinoise au Cambodge remonte à plusieurs siècles puisque des échanges avec la Chine remonte à l’époque du royaume du Funan au Ier siècle de notre ère. Au fil des siècles, la multiplication des échanges commerciaux entre la Chine et l'empire khmer permit à une communauté chinoise de se développer, composée en très grande partie de marchands établis dans le pays. Les Cambodgiens voyaient en eux une communauté industrieuse très utile à la communauté nationale et qui ne s'impliquait jamais dans les grands conflits politiques mais qui toutefois en tirait profit.
Si au début le régime colonial français voyait dans la communauté chinoise un moyen de sortir du sous-développement et des guerres fratricides qui affectaient le Cambodge, par la suite elle commença toutefois à apparaître comme un concurrent important des colons français. Ces derniers devaient cependant les accepter car les Chinois étaient les maîtres des principaux secteurs économiques grâce à leur capacité d’organisation en réseau, regroupés en congrégations.
Selon plusieurs enquêtes, sur 430 000 individus en 1975, 225 000 Chinois périrent sous le régime de Pol Pot. En tant que capitalistes,citadins et locuteurs d'une langue étrangère, les Chinois étaient des cibles de choix pour les Khmers rouges et leur nouvelle structure sociale. Depuis une dizaine d’années, l’aide et l’investissement chinois au Cambodge ont crû de manière exponentielle avec notamment l’appui de la communauté chinois du Cambodge faisant apparaître le Cambodge comme l’archétype des États inféodés à la diplomatie chinoise.
Les ethnies proto-indochinoises
Les ethnies proto-indochinoises du Cambodge vivent dans les quatre provinces du nord-est (Mondulkiri, Ratanakiri, Stung Treng et Kratie), considérées comme les régions des hautes terres. Ces ethnies sont cantonnées dans les montagnes ou les forêts, se regroupent en village de maisons en bois sur pilotis et vivent de la chasse, la pêche, la cueillette ainsi que de la riziculture. Ces ethnies parlent des dialectes différents d'une tribu à l'autre, leur organisation est tribal et sont pour la plupart animistes. Farouchement attachées à leurs traditions millénaires, il n’est pas rare que les voyageurs s’aventurant dans ces contrées reculées puissent assister à certains des rites traditionnels que ces ethnies continuent de pratiquer comme le sacrifice du buffle.
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