
Tam Coc autrement : Un jour parfait !
- Mis à jour le 9 Mai, 2025 Par: Thuy Van NGUYEN
En quête d'un Vietnam authentique, le touriste part découvrir Tam Coc, une terre de paysages spectaculaires et de moments suspendus. En une seule journée, il peut vivre une aventure inoubliable, loin des sentiers battus.
06h00 : Le réveil magique des rizières
À l’heure où la nuit cède lentement la place au jour, le touriste sort de sa chambre encore bercée par le parfum de l’encens et le chant discret des coqs. L’air est frais, presque ouaté. Dans une lumière bleutée, il enfourche son vélo grinçant, prêt à découvrir Tam Coc dans son plus grand secret.
Les premières minutes sont emplies d’un silence profond, seulement troublé par le craquement léger des pneus sur les chemins de terre encore humides.
À chaque coup de pédale, le touriste sent l’odeur âcre de la terre humide mêlée aux effluves sucrés des fleurs de bananier. Les champs, encore mi-endormis, reflètent le ciel dans des nuances d’argent et de rose. Aucun moteur, aucun éclat de voix, seulement la nature qui s’étire doucement dans une lente chorégraphie matinale.
À un carrefour, il s’arrête. Devant lui, une barque abandonnée flotte, immobile, sur un canal tranquille bordé de lotus. Le temps semble suspendu. Dans cette lumière incertaine, Tam Coc devient tableau vivant, fragile, éphémère. Savourant ce privilège, il reprend doucement sa route, décidé à s’imprégner jusqu’à la dernière goutte de cette aube magique, avant que le monde ne se réveille.
08h00 : Petit-déjeuner face aux montagnes
Après cette balade matinale au cœur des rizières embrumées, le touriste regagne son homestay, niché au bord d’un petit canal paisible. La bâtisse, en bois sombre et en tuiles rouges patinées par le temps, dégage une atmosphère chaleureuse et intime.
Au menu : des bánh cuốn encore tièdes, de fines crêpes de riz fourrées de viande et de champignons, délicatement roulées et arrosées d'une sauce légèrement sucrée au nuoc mam. À côté, un panier de fruits tropicaux : mangues juteuses, bananes sucrées, quartiers de fruit du dragon d’un rose éclatant. Une théière fumante de thé vert au jasmin complète le festin.
En face de lui, les pitons calcaires de Tam Coc, baignés par les premiers rayons dorés du soleil, se dressent majestueusement au-dessus des rizières. Les jeux de lumière dessinent des ombres mouvantes sur les pentes escarpées, donnant vie à ces géants silencieux.
Le touriste prend le temps. Chaque bouchée est un hommage au voyage, chaque gorgée de thé est une respiration profonde. Il observe au loin quelques paysans qui s’activent dans les champs, les pieds nus dans l’eau, leurs silhouettes miniatures semblant faire partie d’une toile impressionniste.
09h00 : Navigation confidentielle à Thung Nham
À son arrivée, l'atmosphère est tout autre. Ici, pas de longues files de barques alignées ni de cris d'agents d'embarquement. Seul un petit ponton en bois flotte doucement sur l’eau verte, et quelques barques artisanales attendent, balancées par la brise. Une rameuse, chapeau conique vissé sur la tête, l’accueille d’un sourire discret et l’invite à monter. Assis à l’avant de la barque discrète, le touriste se laisse bercer par le clapotis régulier de la rame, qui fend lentement l'eau lisse comme un miroir. À mesure que la barque s’éloigne du rivage, les contours du monde connu s’estompent : autour de lui, la nature reprend ses droits. Les berges se tapissent de mangroves sauvages, leurs racines tordues plongeant dans l’eau sombre. Les oiseaux s'égaillent à son passage, déchirant le silence d’un battement d'ailes précipité. De temps à autre, la barque disparaît sous une arche rocheuse, s’engouffrant dans une grotte inondée où les stalactites effleurent presque sa tête. À l’intérieur, le monde semble suspendu : seule la résonance lointaine des gouttes d’eau qui tombent trouble l’obscurité.
Dehors, les rochers karstiques forment un amphithéâtre naturel, immense et silencieux. Leurs flancs abrupts, recouverts de mousse et de fougères, se reflètent dans l’eau, créant un spectacle inversé, comme si le ciel lui-même s'était renversé.
À cet instant précis, le touriste comprend que Thung Nham n’est pas seulement un lieu à visiter, mais une émotion à vivre : une plongée dans l’intimité la plus secrète de Tam Coc, un face-à-face avec un Vietnam intemporel.
12h30 : Déjeuner chez l’habitant
Après avoir glissé longuement sur les eaux paisibles de Thung Nham, le touriste retrouve la terre ferme, l’estomac léger mais le cœur plein. La fin de matinée s’installe doucement sur la vallée, la lumière devient plus dense, plus dorée. Il décide de poursuivre son chemin à vélo, au hasard des sentiers de terre qui serpentent entre les rizières gorgées d’eau et les rochers calcaires.
C’est au détour d’un petit hameau, caché derrière une rangée de bambous, qu’il est invité à déjeuner chez une famille locale. Le portail en treillis de bambou s’ouvre sur une maison simple mais pleine de charme, avec son toit de tuiles bombées, ses murs blanchis à la chaux et son jardin potager débordant de coriandre, de menthe, et de piments rouges.
Le repas commence par une soupe claire au poisson, relevée de gingembre frais et parsemée d’herbes. Puis viennent les légumes du jour sautés, croquants et savoureux, accompagnés de riz gluant parfaitement cuit. Le plat principal – un poisson grillé au sel – arrive entier, enveloppé dans des feuilles de bananier encore fumantes. À cela s’ajoutent quelques rouleaux de printemps faits maison, trempés dans une sauce nuoc mam légèrement sucrée.
En guise de dessert, des tranches de papaye mûre et des bananes locales sont servies, accompagnées d’un petit verre de thé vert encore chaud. La maîtresse de maison, les mains jointes, le remercie dans un français timide appris à l’école. Il répond d’un sourire ému, la bouche pleine de gratitude.
14h30 : Sieste sous un banyan centenaire
Après le repas copieux et l’accueil chaleureux, le touriste suit le murmure d’un ruisseau ou le vol paresseux d’un papillon. Le soleil a atteint son zénith, les couleurs deviennent plus vibrantes, et l’air se charge d’un parfum de terre chaude et d’écorce.
À l’entrée d’un petit verger, il aperçoit un banyan centenaire, immense et majestueux, trônant seul au milieu d’une clairière silencieuse. Ses racines enchevêtrées rampent sur le sol comme un filet ancien, et ses branches basses forment une voûte naturelle de fraîcheur. Il s’approche lentement, guidé par l’instinct. À l’ombre bienfaisante du banyan, le touriste s’allonge sur une natte en jonc déposée là par des habitants du coin, peut-être pour la méditation ou simplement pour rêver. Le sol est frais, la lumière tamisée, le silence absolu.
Par moments, il entrevoit, derrière ses paupières, des éclats de lumière dorée qui filtrent entre les feuillages. Un gecko glisse sur l’écorce rugueuse. Une noix tombe quelque part, et fait sursauter un oiseau.
16h00 : Exploration des grottes oubliées
L’après-midi décline doucement. L’air s’est allégé, la lumière s’est adoucie. Le touriste, encore imprégné de la torpeur bienfaisante de sa sieste sous le banyan, se remet en route avec l’envie de clore cette journée par une dernière aventure, discrète, presque intérieure.
Le chemin est étroit, bordé de buissons denses et d’herbes hautes, ponctué de pierres plates qu’il faut parfois contourner. Par endroits, il traverse des petits ponts de bois disjoints, sous lesquels l’eau claire reflète les rochers noirs et la cime des bambous.
Après une quinzaine de minutes de marche, l’entrée de la grotte apparaît, discrète, tapie sous une arche naturelle envahie de lianes. L’humidité se fait plus dense, l’air plus frais. Une torche, prêtée un peu plus tôt, lui éclaire les premiers mètres. Le silence devient presque absolu, seulement rompu par le ruissellement régulier d’une goutte d’eau quelque part dans les ténèbres.
À l’intérieur, le monde change de texture. Les parois calcaires, ruisselantes, brillent sous la lumière de la lampe. Des stalactites effilées pendent comme des lames figées dans le temps, tandis que des colonnes minérales, formées par des siècles de sédimentation, dressent leur silhouette monumentale.
Plus loin, il découvre une niche abritant une petite statue bouddhique, couverte de cire fondue et de pétales séchés. Un lieu de culte oublié, où le passage des pèlerins s’est fait rare, mais pas éteint.
18h30 : Coucher de soleil sur Hang Mua
Alors que le ciel s'empourpre et que la lumière devient liquide, le touriste prend la direction de Hang Mua, ultime étape de sa journée. Ce site, souvent associé aux plus belles vues de la région, n’est pas un secret. Mais en fin d’après-midi, quand les groupes repartent et que le calme revient, la montagne du dragon couchant se révèle dans toute sa majesté.
Face à l’escalier de pierre serpentant vers le sommet, il inspire profondément. 500 marches, sculptées à même la roche, l’attendent. Le corps fatigué hésite, mais l’âme est prête. Chaque palier devient un rituel. Il grimpe lentement, au rythme de son souffle, laissant derrière lui la plaine s’élargir à mesure qu’il s’élève.
Sur les hauteurs, les bruits du monde s’éloignent. Le vent devient compagnon. Il s'arrête parfois pour regarder en arrière : les rizières en damier, encore gorgées d’eau, reflètent les derniers rayons du soleil. Les pitons karstiques, silencieux géants, projettent leurs ombres sur la vallée comme des doigts de pierre.
Arrivé au sommet, le touriste s’approche du point de vue principal : une terrasse de roche surplombant le vide. À sa droite, une statue de dragon sinueuse veille, immobile, gardienne millénaire de ce paysage.
Le soleil, suspendu à l’horizon, descend lentement, inondant tout de lumière dorée. Le ciel passe du bleu tendre au rose, puis au feu. Les eaux calmes de Tam Coc, vues d’ici, deviennent des miroirs en fusion. Le spectacle est silencieux, sacré, inoubliable.
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