Cheroot, le cigare birman
- Mis à jour le 26 Jul, 2024 Par: Rivière
Le cheroot ou le cigare birman fait partie avec le thanaka, cette pâte cosmétique d'origine végétale couramment utilisée en Birmanie pour couvrir le visage, de ces objets qui sont associés intimement à la Birmanie. Présentation d’un cigare pas comme les autres, 100 % artisanal et profondément ancré dans la culture birmane.
Qu’est ce que le cheroot ?
Le cheroot désigne généralement un petit cigare ayant ses deux extrémités coupés. Le cheroot a une longueur de 9 à 16 cm, pour un diamètre d'environ 1,3 cm. Ces cigares birmans sont souvent aromatisés aux épices et à la pulpe de tamarin, d’ananas, de pomme de terre et de citron. Au tabac sont mélangés des particules de bois sec aromatiques. Les Birmans prétendent que le parfum du cheroot, adhérant à la peau du fumeur et dissimulant l'odeur de sa sueur, qui attire les moustiques, ait contribué à le rendre moins attractif pour ceux-ci. Le cheroot est en rien comparable au cigare cubain par exemple qui est souvent fabriqué avec des feuilles de tabac brun, roulé et avec généralement les bouts non coupés. A l’inverse, le cigare birman est roulé avec des feuilles de tabac blonds. Le terme cheroot – prononcez « chiloulite », vient en fait du français « cheroute », lui-même issu du tamoul « churuttu » qui signifie rouleau de tabac. C’est Rudyard Kipling qui l’a rendu célèbre avec son roman « Sur la route de Mandalay ».
Cigare très populaire en Birmanie, vous remarquerez que ce sont surtout les femmes qui fument le cheroot alors que les hommes préfèrent chiquer le bétel. En vous rendant sur les marchés de campagne, vous observerez que très souvent les commerçantes fument leur cigare en attendant le chaland.
Voir la fabrication des cheroots
Profitez de votre prochain voyage en Birmanie pour observer le processus de fabrication des cigares birmans comme au fameux lac Inle où les portes de fabriques artisanales de cheroots sont ouvertes à la visite. Ce sont très généralement les femmes qui se dédient à la confection des cigares birmans. Elles sont assises en tailleur autour d’un large panier en bambou dans lequel se trouve les ingrédients qui, mélangés et grillés à sec puis refroidis, sont roulés artisanalement à la main dans une feuille de carbia myxa séchée, aussi appelée feuille de thanal phet, qui pousse à plus de 1000 mètres d’altitude. Enfin, on les colle à l’aide d’un type de colle faite à base de riz gluant. Vous pouvez alors admirer la dextérité avec laquelle ces femmes roulent les cigares, jusqu’à plus de 1000 par jour. Tout en travaillant, les femmes aiment papoter entre elles. L’ambiance dans ces fabriques traditionnelles de cigares birmans est très conviviale et les femmes seront heureuses de vous montrer leur savoir-faire.
Rencontre avec Monsieur Somsivanoth
Monsieur Somsivanoth, un truculent Birman de 74 ans, est le propriétaire d’une fabrique traditionnelle de cigares birmans établie sur le lac Inlé. Heureux de pouvoir pratiquer ces quelques rudiments de français appris dans sa jeunesse à l’université de, Monsieur Somsivanoth nous a fait part de son histoire avec le cheroot.
« Ma grand-mère et ma mère avaient l’habitude de fumer 2 ou 3 cigare par jour. C’est un petit plaisir qu’aiment s’accorder les femmes durant leur journée. Moi j’ai commencé à fumer le cheroot très jeune, quand j’avais 14 ans. J’en fume 6 à 8 cheroots par jour et n’ai jamais eu de problème respiratoire. Il n’y a que des produits naturels dans le cheroot, c’est beaucoup moins nocif que le tabac » nous assure t-il.
« Je suis originaire du lac Inlé où j’y ai passé toute mon enfance et mon adolescence. Mon père était pêcheur comme ceux que vous voyez sur le lac et qui ont développé des méthodes de pêche inédites, exécutant une fascinante chorégraphie sur la proue de leurs barques, la jambe enroulée autour de longues rames. Après mes études à Yangon et après y avoir travaillé quelques années, je suis revenu au lac Inlé, préférant ce cadre naturel exceptionnel à la ville et devant également m’occuper de mes parents vieillissants. » ajoute-t-il.
« Il me fallait alors trouver une activité professionnelle pour subvenir aux besoins de ma famille. Avec un ami d’enfance, nous avons décidé de créer une fabrique artisanale de cigares birmans. Cela va faire 46 ans qu’elle est en activité. J’ai eu jusqu’à 28 personnes travaillant pour moi pour fabriquer les cheroots. Comme la consommation des cigares birmans a chuté depuis quelques années, je n’emploie plus que 19 personnes dont 8 font partie de ma famille proche. Avec l’essor du tourisme et les visites de ma fabrique, on s’en sort pas trop mal. Les voyageurs aiment beaucoup regarder faire les femmes et achètent souvent un paquet de cigares birmans comme cadeau ou souvenir de voyage. Je leur conseille de les offrir avec un flacon d’alcool de riz, ensemble c’est excellent » nous confie-t-il dans un petit rire malicieux dans les volutes de son cigare birman collé à ses lèvres.
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