Le mariage chez les Ede (Rhadé), une ethnie de droit maternel

Les Ede suivent le système matrilinéaire, donc les femmes ont de grands droits dans la famille comme dans la société. L'un de ces droits est le droit de se marier, et de porter le nom de famille de sa mère d’une fille et d'occuper une position particulière dans la famille.

Les Ede, appelés aussi Rhadé, se répartissent sur des hauts plateaux du Dak Lak, dans le sud du Vietnam. Leur groupe linguistique est malayo-polynésien.

Maison traditionnelle des Ede

Le village Ede est situé le plus souvent à la montagne et près des sources. La longue maison, construite sur de fortes colonnes, est habitée par plusieurs familles. Cette maison, orientée souvent une direction sud-nord, est fabriquée avec des éléments végétaux. Le riz est la nourriture de base des Ede. Les paysans, connaissant son terroir, élabore intuitivement leur choix. Ils fixent l’emplacement de leur futur champ, évitant les endroits maudits.

La descendance de cette ethnie minoritaire est matrilinéaire. Les enfants appartiennent au groupe de leur mère. Les gongs, les jarres, le bétail et le paddy sont des propriétés du lignage.

Mariage des Ede

À l'âge adulte, les filles de la tribu ont le « devoir » de trouver des maris à travers les fêtes. Dans ces relations, si un garçon attire l'attention de la fille, elle rentre chez elles pour parler à ses parents et demander à un entremetteur de venir chez le garçon pour demander en mariage. Une fois le mariage accepté, les deux jeunes promis se doivent d'échanger des cadeaux.

Les échanges de bracelets deviennent les signes des engagements réciproques. La famille du marié a défié un buffle, un gong, un poulet, de l’alcool de riz et deux bracelets en cuivre (ou en or). Il y avait aussi des mariages qui ont dû être reportés de quelques années parce que la famille de la mariée ne pouvait pas préparer ces offrandes à cause de la pauvreté.

La famille de la jeune fille tout en préparant ses cadeaux, avertit les génies par le sacrifice d’une jarre et le lendemain, chez le garçon où réside provisoirement la fiancée, la maîtresse de la maison avertit les génies wah wat pour son fils.

Les cérémonies du mariage tendent à réaliser un certain équilibre entre les lignées maternelle et paternelle tout en sauvegardant la primauté féminine. L’union doit se contracter sous le regard des génies.

Le mariage dure en deux jours. Le premier jour, la famille de la mariée prépare du bœuf et du porc pour se régaler, puis la cérémonie du « cortège nuptial ». C'est une cérémonie solennelle, avec des danses et des chants toute la nuit. Lors de l’entrée chez la mariée, le futur mari doit se laver les pieds avec un bol d'eau. Le marié, son oncle et son frère prennent un bol d’alcool et portent trois bracelets en cuivre. La mariée, son frère et sa sœur ont fait la même chose. Ce geste symbolise le témoignage du dieu et de tout le village. Le deuxième jour, à la fin des cérémonies, tout le monde s'est réuni et a abattu des cochons pour féliciter le couple.

Après le mariage, le jeune homme demeura désormais dans la famille de l’épouse. Plus tard, sa situation économique assurée, il songera alors à construire une habitation personnelle. Si le mari veut rendre visite à ses parents, il doit demander la permission de sa femme. Surtout quand la femme sort de la maison, le mari doit porter un sac après sa femme. Les Ede ont la coutume de « rester chez le marié » : la mariée doit vivre et travailler pour la famille du marié, parfois pendant plusieurs années.

Comme chez les Jaraï, il existe également la loi du remplacement du conjoint décédé : la nouvelle veuve doit trouver un autre mari pour maintenir la permanence de la famille.  Pour des raisons de « proximité », le nouveau conjoint est souvent un germain ou un neveu.

H'Hen Niê, la représentante du Vietnam dans le top 5 de Miss Univers 2018, est une Rhadé.

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