
Le tissage, la couleur culturelle de la montagne du Vietnam
- Mis à jour le 6 Jul, 2022       Par: Thu Phuong
Chez les ethnies minoritaires, il n’existe pas d’ouvriers spéciaux pour tout ce qui touche au vêtement, aux articles de ménage, à l’ameublement, à l’habitation. Chaque fabrique pour son compte les objets de première nécessité.
A l’intérieur des montagnes, certains indigènes se spécialisent comme forgerons, menuisiers, vanniers et cèdent à leurs voisins le surplus de leur fabrication contre des étoffes et des ustensiles de ménage qu’ils ne font pas eux-mêmes.
>> En savoir plus: Le marché périodique des ethnies, une beauté de la montagne vietnamienne
Parmi les petites industries familiales les plus communes sont le tissage, la teinture et l’ornementation des étoffes.
Le tissage
Les montagnards tissent leurs étoffes avec le coton ou le chanvre qu’ils récoltent. Le métier à tisser n’est pas fixe; la trame est simplement disposée sur deux planchettes indépendantes et peut s’enrouler sur elle-même.
Pour tendre la pièce, la femme attache l’une des planchettes à son corps et fixe l’autre à un arbre, à un pieu ou la maintient à distance avec le pied. Une longue aiguille en bambou complète le matériel de tissage. L’apprêt est donne au fil de coton par sa cuisson avec du millet.
Le chanvre n’est tisse que chez les Meo ou bien Hmong. La préparation de la filasse est longue et minutieuse: avec l’ongle on divise les tiges bien sèches en lanières de 1 à 2 millimètres de largeur. Les femmes attachent ces lanières bout à bout tout en vaquant à leur travaux journaliers. Pour adoucir la filasse et diviser les fibres, on place les écheveaux de chanvre entre un cylindre de bois bien régulier et une dalle légèrement polie à laquelle on imprime un mouvement de va-et-vient. Les fibres se séparent et sont tordues avec un rouet. Enfin on blanchit la filasse en la lavant plusieurs fois avec de la cendre et en la laissant sécher au soleil.
La teinture
Les montagnards teignent leurs étoffes en bleu avec l’indigo, plante qui pousse à l’état sauvage dans toutes les hautes régions du Vietnam. La préparation de la teinture est des plus simples: on laisse macérer dans l’eau pendant trois jours les branches de l’indigo, puis on les brosse et on les jette. La matière colorante se dépose; on la décante avec précaution et parfois on y mélange un peu de chaux.
Pour teindre une pièce d’étoffe, il suffit de faire dissoudre un kilogramme de teinture dans 30 kilogrammes d’eau. On plonge l’étoffe dans cette solution et on l’y laisse pendant 20 minutes; on l’égoutte sous pression, on la passe dans l’eau courante et on le fait enfin sécher au soleil. La chaux sert ici de mordant pour fixer la couleur. On emploie aussi l’alun, le centre filtré, le jus de citron.
Les montagnards connaissent bien d’autres tinctoriaux: safran, curcuma, rocon, nao, cochenille, ocre rouge, cunao; mais seul l’indigo est couramment employé. La racine du safran et le rhizome du curcuma donnent une teinture jaune; les graines de rocou et les racines du nao fournissent le rouge.
Les étoffes reçoivent une teinture uniforme; on orne de temps en temps les dessins, raies, carreaux, fleurs, obtenus soit par décoloration à la chaux, soit par application d’une légère couche de cire d’abeille. Chez les Hmong, les Man et les Thaï, les femmes savent exécuter des travaux de broderie avec des fils de soie multicolores achetés au dehors.
Le tissage préserve non seulement la tradition et l'identité culturelle d’un groupe ethnique, mais apporte également un bon revenu aux personnes de la montagne.
>> En savoir plus: 6 règles de vie à respecter avec les ethnies du Vietnam
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