• Soie vietnamienne, un héritage millénaire
  • Soie vietnamienne, un héritage millénaire

  • Mis à jour le 28 Juin, 2024       Par: Phuong Mai NGUYEN

Depuis la nuit des temps, la soie était considérée comme un produit de luxe, même comme un symbole de pouvoir et de fortune, souvent associée à la noblesse et à la classe d’élite dans la société. Grâce à sa sophistication, la soie était autrefois si précieuse qu'elle était considérée comme plus précieuse que l'or. Ce texte vous donnera un aperçu à proximité sur la sériciculture et la soie vietnamienne. 

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La sériciculture, un métier millénaire

Selon la légende du village de Co Do (district Ba Vi, Hanoi), l’ancêtre de l'élevage de vers à soie et du tissage de la soie au Vietnam est My Nuong Thieu Hoa – fille du 6e roi fondateur Hung. La soie vient du village de Co Do était utilisée comme tribut pour payer à la Cour. Également d’après cette légende, la sériciculture vietnamienne a fait son apparition il y a 4000 ans. 

Sous la dynastie Ly (1009-1225), grâce à la politique de développement des rois Ly, le Nord du pays a vu une floraison exposante de l'industrie textile. À cette époque, la soie était utilisée pour les vêtements de la Cour impériale et les échanges avec la Chine. 

Le tissage de la soie se développa énormément dans le Centre du Vietnam, notamment dans la province de Quang Nam à la faveur du port commercial de Hoi An. Entre les XVIe et XIXe siècles, de nombreux commerçants de Chine, Japon, Inde, Thaïlande venaient y acheter des soieries et des céramiques. Les livres d'histoire rapportent qu'il y a 300 ans, la soie vietnamienne était exportée vers de nombreux pays du monde le long de la célèbre "route de la soie".

Au fil du temps, le tissage de soie se développe à travers le pays. Les techniques de tissage ont été transmises de génération en génération. La soie vietnamienne gagne sa réputation pour sa qualité supérieure et son savoir-faire artisanal. 

Dessin d'une femme tissant de la soie

Dessin d'une femme tissant de la soie.

Un aperçu sur le tissage de la soie vietnamienne

La production de la soie vietnamienne suit un processus complexe qui consomme du temps, de la patience et du savoir-faire artisanal. 

L'élevage des vers à soie est l'étape la plus importante du processus de production de la soie. Il faut tout d’abord provisionner quantité de mûriers (la principale source de nourriture des vers à soie), garantir une température moyenne de 28oC et prévoir moult antibiotiques. Pendant une période de vingt-trois à vingt-cinq jours, les vers à soie grandissent, puis passent deux ou trois jours à tisser leur cocon en soie jusqu’à la longueur de 1,5 km. Ensuite, ils se transforment en chrysalides. C’est le moment où l’on tue le ver dans le cocon. La méthode habituelle est de le faire bouillir.

Après l'ébullition, les cocons sont récupérés et plongés dans de l’eau chaude. Puis, les fils sont dévidés délicatement pour éviter de les casser. Le dévidage peut se faire à la main ou avec un dévidoir. 

À la suite du filage et de la teinture, les fils de soie sont finalement tissés par les artisans.

Le fillage de la soie

Le fillage de la soie

Les villages de métiers traditionnels célèbres de la soie vietnamienne

Trouvez ci-dessous les villages de soieries que vous pouvez visiter lors de votre voyage au Vietnam. 

Village de Van Phuc (Hanoi)

Le village de Van Phuc se trouve à environ 10 km du centre de Hanoi. Sous la période coloniale française, la soie du village de Van Phuc était la plus fine de genre en Indochine. Deux sortes principales de soie de Van Phuc sont la soie transparente et la soie brochée. 

La soie du village de Van Phuc.

La soie du village de Van Phuc

Village de Nha Xa (province de Thai Binh)

Avec une tradition profonde de 800 ans, la soie du village de Nha Xa est connue pour sa souplesse et sa finesse, classée deuxième après la soie de Van Phuc. Grâce à sa soie lisse et brillante, depuis le début du XVIIIe siècle, les marchands du Saigon y venaient pour passer des commandes.   

Le village de Nha Xa.

Le village de Nha Xa

Village de Tan Chau (province de An Giang)

Passé le tissage, la soie du village de Tan Chau est teinte par le fruit de diospyros mollis qui lui donne la couleur noir brillant. À part sa noire signature, la soie du village de Tan Chau est bien connue pour sa ténacité, sa durabilité et sa haute hygroscopique.

 Le fruit de diospyros mollis donne à la soie la couleur noir brillant.

Le fruit de diospyros mollis donne à la soie la couleur noir brillant

Village de Bao Loc (province de Lam Dong)

Surnommé “La capitale de la sériciculture vietnamienne”, le village de Bao Loc se situe sur le plateau de Bao Loc, à environ 110 km de la ville de Da Lat et 190 km de Ho Chi Minh ville. Bénéficiant de ses conditions pédoclimatiques optimales et ses conditions de sol favorables, la province de Lam Dong dont la ville de Bao Loc est depuis longtemps réputée pour la sériciculture. Aujourd’hui, la ville de Bao Loc compte 500 hectares sur 5000 hectares de la superficie totale de mûrier de la province de Lam Dong qui donne un rendement moyen des feuilles de mûrier d'environ 5 000 tonnes par an. Bien qu'il s'agisse du plus jeune village de la soie (né dans les années 1970), Bao Loc représente actuellement environ 70 % de la valeur de la production de soie du Vietnam. Les produits de ce village prestigieux sont variés avec plus de 20 catégories différentes telles que fils de soie, satin, taffetas… et sont exportés vers de grands pays séricicoles.

la capitale de la sériciculture vietnamienne

La capitale de la sériciculture vietnamienne

La soie de Bao Loc.

La soie de Bao Loc

À travers de nombreux hauts et bas de l'histoire, la sériciculture et le tissage de la soie vietnamienne continuent d'être préservés et développés. La soie unique reste toujours l'une des fiertés du pays. Si vous souhaitez en savoir plus sur cet artisanat traditionnel et souhaitez acheter unsouvenir en soie vietnamienne, n'oubliez pas d'inclure les villages traditionnels de la soie dans la liste des destinations de votre voyage au Vietnam !

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Phuong Mai NGUYEN est profondément passionnée par la culture vietnamienne. Son désir ardent est que chaque visiteur découvrant le Vietnam puisse percevoir une image authentique et nuancée de ce magnifique pays. Pour elle, chaque touriste voyageant au Vietnam est un ami du pays et aussi son ami. Elle s'efforce toujours de leur montrer que le Vietnam offre bien plus que les clichés habituels comme le phở, le bánh mì ou les souvenirs de guerre.

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