Entre Vietnam et Cambodge, des ethnies animistes ne connaissent pas les frontières

Curieux d’une destination pour les amateurs de nature et de découvertes, hors des sentiers battus ? Partez à la rencontre des ethnies qui perpétuent leurs traditions animistes dans les hauts plateaux du Centre du Vietnam et aussi à Ratanakiri du Cambodge. Partage du retour du voyage Vietnam Cambodge de notre voyageur Marcel Labretelle.

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Les hauts plateaux du Centre du Vietnam sont habités par des populations désignées par le nom de Montagnards. Les Jaraï, apparentés à l’ethnie Cham forment le groupe le plus important, perpétuant leurs traditions animistes.

S’ils vivent principalement au Vietnam, un petit nombre habite également la province du Ratanakiri au nord-est du Cambodge voisin.

Cette région du Ratanakiri, isolée et quasiment inhabitée, est une formidable destination pour les amateurs de nature et de découvertes, hors des sentiers battus .

En pirogue sur le lac Tonle Se San

C’est l’opportunité de s’ouvrir l’esprit à d’autres cultures et se laisser bercer par les traditions de ces communautés locales. Totems, rituels animistes, danses traditionnelles, statues funéraires et autres vous transporteront au-delà du réel.

En particulier, ces ethnies animistes Jarai, Krueug et autres « khmer loeu » de la région en pratiquent toujours les rites .C’est un mode de pensée, une philosophie selon laquelle tous les êtres de la Terre, qu’ils soient vivants ou non, sont dotés d’un esprit.

Depuis Ban Lung, une large piste de latérite rouge, poussiéreuse, bordée de quelques rares habitations et offrant de superbes points de vue sur l’immense forêt conduit sur la rive du Tonlé Sé San, un large affluent du Mékong qui prend sa source au Vietnam.

Une femme à Ban Lung

C’est en remontant la rivière en pirogue qu’il est possible de rejoindre un des villages Khmer loeu ou Jaraï, bâti à l’abri des crues, non loin de la rivière  avec les habitations sur pilotis dispersées sous les cocotiers, pour découvrir des rites funéraires très particuliers.

Pour ces ethnies, la mort est le commencement d’une vie dans l’au-delà, avec les ancêtres, dans le monde des esprits.

Comme les vivants, le défunt a besoin de nourriture, de vêtements mais aussi d’une maison. Il sera donc enterré avec tout le nécessaire et une hutte sera construite au-dessus de la tombe : c’est la maison des esprits entourée d’une palissade et de statues sculptées dans le bois, en position fœtale ou rappelant des scènes de la vie quotidienne.

Ce n’est qu’au terme de plusieurs mois ou années, après que la famille ait fait tout son possible pour conserver l’esprit du mort, que se déroulera la cérémonie d’abandon de la tombe afin que l’âme du défunt puisse accéder au monde des esprits, invisible pour les vivants.

Aller à la rencontre et approcher de tels lieux marque intensément le visiteur. Difficile de ne pas respecter le silence, le recueillement en approchant des tombes au cœur de la forêt, et en découvrant les sombres silhouettes d’anciennes statues affaissées, déséquilibrées et déjà recouvertes par les mousses, les lianes et la végétation.

C’est une expérience à la fois profondément humaine et authentique qui nous renvoie à notre propre regard sur la vie et les mystères de l’existence…

Il est grand temps de retrouver le village, la vie paisible et le sourire des habitants, les cris et les rires des enfants jouant dans la rivière ou  studieux et attentifs dans l’école du village.

Plus tard, au terme du voyage, vous pourrez plonger dans les eaux rafraîchissantes du lac Yak Laom, au cœur d’un ancien volcan  et, de retour à Ban Lung admirer de très belles cascades dans ce district des hauts plateaux.

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