3 jours de trek à Hoang Su Phi, Ha Giang - partie 3

Troisième jour du trek à Hoang Su Phi, Ha Giang

Ce matin le temps est franchement brumeux ...Une longue et belle descente sur un étroit sentier partagé avec quelques motos, nous conduit au village de Nam Ai...

C'est jour de marché sur la rue principale et nous croisons de nombreux Dao's noirs qui remontent dans leurs villages, hottes remplies.

Après quelques achats pour le repas de midi, dont des bananes et des oranges, nous suivons une route sur quelques kilomètres puis bifurquons pour nous engager dans le cadre idyllique d’un petit vallon latéral et poursuivre jusqu'à un col par une piste poussiéreuse ...Le guide propose soit de poursuivre sur une route soit d'emprunter des sentiers dans la montagne...Il paraît que c'est plus direct !

Après le frugal mais réconfortant repas pris à l'ombre de grands bambous qui s'entrechoquent sous l'effet du vent, la reprise est rendu plus difficile. Le soleil bien présent pourrait inciter à une bonne sieste mais la journée n'est pas fini...le sentier alterne descentes et montées au travers des rizières en étage et des habitations particulièrement isolées. De solides qualités d'adaptation sont nécessaires pour vivre ainsi entre rizières et forêts denses. 

A cette altitude, nous rencontrons des Hmongs fleuris et quelques Dao's rouges qui cultivent le riz et cueille les feuilles de thé sur les pentes. Une spécialité de cette haute région ...A découvrir ! En saison, les feuilles de thé, cueillies suivant de rigoureux critères qualitatifs sont transportées dans de grands sacs vers de petites unités de tri, de séchage et de conditionnement situées à proximité, dans la vallée. 

La région est réputée pour le « Trà Shan Tuyet « ...C’est le thé de neige, cueilli entre 1000 et plus de 2000 m d’altitude sur des arbres dont certains sont vieux de 2000 ans et plus ! Une longue et raide descente rendue moins périlleuse et acrobatique par la présence de bambous nous ramène sur l’itinéraire...

Encore un heure de marche sur une piste défoncée pour atteindre le fond d’un vallon isolé avec une belle lumière de fin d’après-midi...

Ce soir je dors à nouveau chez les Dao's rouges, une famille qui vit ainsi isolée dans les brumes froides de fin d’automne. Malgré ce froid qui traverse facilement les murs faits de planches disjointes et rend la maison glaciale, je reçois un accueil attentif et complice, chaleureux et arrosé de plusieurs verres d’alcool de riz lors du repas particulièrement abondant et festif.

Il paraît que lorsqu’on aime on ne compte pas ! Puis, je monte rapidement me réfugier sous la couette, oubliant de rabattre la moustiquaire! Peu d’importance car je suis certain que le froid les a chassé vers des horizons plus cléments. Encore une belle journée au contact de ces ethnies venues de Chine il y a plusieurs siècles et qui ont sculpté ces montagnes pour en faire les œuvres d'art que sont leurs rizières en terrasses. 

à suivre 

Texte et photo crédit : Marcel Labretelle

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