• Boycotter les balades à dos d’éléphants en Asie du Sud-Est
  • Boycotter les balades à dos d’éléphants en Asie du Sud-Est

  • Mis à jour le 26 Jul, 2024       Par: Rivière

Les balades à dos d'éléphant sont une attraction régulièrement proposée aux touristes dans plusieurs pays d’Asie du Sud-Est et la tentation est grande pour un voyageur non averti de succomber à cette activité pour le moins exotique. Mais voilà, quand vous prendrez conscience de ce qui se cache derrière cette activité, il y a de très fortes chances que vous boycotterez ensuite cette attraction.  

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L’éléphant, symbole de l’Asie du Sud-Est

Le pachyderme est l’un des symboles de beaucoup de pays d’Asie du Sud-Est. Vénéré dans de nombreuses cultures sud-est asiatiques, on retrouve l’éléphant dans un grand nombre de cultes, de mythes et légendes. Dans la symbolique orientale, l'éléphant est associé à la mémoire, la sagesse, la longévité, la prospérité et la bienveillance. Partout dans cette région du monde, l’éléphant était respecté et faisait partie intégrante du patrimoine culturel, apparaissant dans le Panthéon hindouiste et bouddhiste. Domestiqué, l’éléphant fut pendant des siècles une aide précieuse pour l’homme dans ses travaux mais également lors de batailles militaires.  

En Birmanie, l’éléphant est l’un des plus puissants symboles de paix, de prospérité mais aussi de chance, et, peint en blanc, il est un emblème royal, incarnation du contrôle de soi et de l’esprit fort.

Au Laos, appelé autrefois le « pays au million d’éléphants », il est si sacré que chaque année les cornacs laotiens organisent un baci, cérémonie de rappel des âmes, pour leur éléphant.  

Au Vietnam, les éléphants sont étroitement liés à la culture animistes des tribus des Hauts Plateaux du Centre avec lesquelles les pachydermes ont dompté une nature dévorante.

Au Cambodge, les minorités ethniques du Ratanakiri et du Mondolkiri vouent toujours un culte à cet animal qui pendant des siècles a aidé ces populations reculées à explorer et exploiter les forêts et paysages sauvages.

Pourquoi ne faut-il pas monter sur le dos d’un éléphant ?

Cette attraction ravit chaque année des millions de touristes en Asie du Sud-Est, notamment dans les pays cités plus haut. Toutefois, cette activité, qui semble au demeurant sympathique, cache une réalité dont peu de touristes ont conscience. Pour satisfaire la demande touristique les éléphants ont dû être dressés. Mais apprivoiser une telle force de la nature et un être aussi intelligent n'est pas chose facile. Pour en arriver là, les animaux subissent une vraie torture de la part de leurs mahouts, leurs dresseurs, dès leur plus jeune âge. Ce rituel dont sont victimes tous les éléphanteaux est connu sous le nom de "phajaan" ou briser l’esprit de l’éléphant. Les dresseurs s’acharne avec violence à soumettre l'éléphant jusqu'à ce qu'il accepte de faire tout ce qu'on lui demande. Les éléphanteaux sont séparés de leur mère et enfermés dans des cages étroites où ils sont enchaînés et souvent privés de nourriture. Sans qu'ils puissent se débattre ou même bouger le moindre membre, ils sont alors frappés de manière répétitive à des endroits stratégiques, les plus sensibles jusqu’à ce qu’ils soient totalement soumis aux ordres des dresseurs. Une peur irréversible de l'homme est désormais inscrite dans leur mémoire. De nombreux éléphants ne survivent même pas à ce traitement puisqu'environ 50% meurent pendant le phajaan. Sur la moitié qui reste en vie, une bonne partie d'entre eux devient fou ou garde des troubles de cette expérience extrêmement traumatisante.

Monter à dos d’éléphants c’est donc involontairement encourager cette pratique et c’est pourquoi de plus en plus de touristes conscients de ce phénomène refusent de faire des balades à dos d’éléphants. Beaucoup d’agences de voyage refusent également de proposer cette activité à leurs clients. Dans le tourisme, il y a la balade à dos d'éléphant mais aussi des activités encore plus ridicules comme des éléphants footballeurs, des éléphants peintres ou des éléphants acrobates qu’il faut absolument bannir !

Les alternatives aux balades à dos d’éléphants

Si durant votre voyage en Asie du Sud-Est vous souhaitez rencontrer cet animal attachant et passionnant, sachez qu’il existe plusieurs solutions beaucoup plus respectueuses de l’animal, initiées par des acteurs du tourisme local conscients des dégâts qu’engendraient de telles pratiques.

+ Il est possible d’observer des éléphants dans des parcs nationaux comme ceux de Yok Don au Vietnam, Nam Xam au Laos, dans la province du Mondolkiri au Cambodge ou dans les forêts primaires de l’Arakan en Birmanie.

+ Au Laos, Vietnam et Cambodge, on propose de plus en plus d’interagir avec les éléphants sans pour autant les monter. On les nourrit, les baigne et randonnant à pied à leurs côtés dans leur habitat naturel. Une magnifique expérience à vivre avec cet animal hors du commun.

+ Plusieurs sanctuaires à éléphants ont ouvert en Asie du Sud-Est pour soigner des éléphants victimes de mauvais traitements ou de la déforestation. Le Centre de Conservation des Eléphants à Sayaboury au Laos fait un excellent en s’efforçant de les préserver de l'extinction à travers différents projets.

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Rivière
Expert en voyage
Rivière est un français qui a élu domicile au Vietnam depuis de nombreuses années. Sa passion profonde pour la culture vietnamienne l'a guidé à travers de nombreux voyages à travers le pays. En tant que créateur de contenu pour le tourisme vietnamien, il partage son amour pour le Vietnam à travers des articles riches en découvertes et en recommandations.

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